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Context and rationale

Les 26 et 27 Novembre 2001, Mairie Conseils Cameroun a organisé à l’invitation du Ministère français des Affaires Etrangère de France aux troisièmes assises de la coopération décentralisée à l’Institut du Monde Arabe à Paris. Cette rencontre avec tous les acteurs de la coopération et de la solidarité internationale de France a permis de mesurer les opportunités que les communes du Cameroun pouvaient tirer en s’intégrant dans ce réseau. C’est de là qu’après un entretien avec les responsables de la Mission de Coopération Non Gouvernementale à paris, avec Rémi Legendre de la coopération française, les Maires du Cameroun et les responsables d’administration centrale et du FEICOM , qu’est née l’idée d’organiser Premières assises de la Coopération décentralisée au Cameroun

Dans un contexte camerounais où le processus de décentralisation est engagé, la coopération décentralisée peut jouer un rôle moteur d’appropriation auprès des élus camerounais. Il est vrai que la décentralisation est un processus continu, que la France va s’engager dans l’acte 2 de la décentralisation, mais l’expérience des collectivités française, vulgarisée sur les champs de la coopération décentralisée est source d’inspiration et d’innovation dans la gestion municipale en contexte décentralisé au Cameroun ; Il ne s’agit nullement d’inviter les élus camerounais à tout copier auprès de leurs homologues français, mais de s’inspirer des bonnes méthodes et de meilleures procédures dans la gestion des affaires locales.

La coopération décentralisée est un cadre d’échanges, de partage, de concertation et de découverte. La commune de Dordives dans le Loiret s’est engagée dans une coopération avec le Cameroun après le passage d’un curé camerounais dans cette paroisse venu suppléer la vacance d’un poste de Prêtre décédé. Le Père Emmanuel MANFOUO venu de la Paroisse de Tonga a laissé des souvenirs agréables aux populations dordivoises. Egalement, le passage du Maire de Doumaintang de l’est Cameroun à Dordives est venu conforter cette amitié et l’élan de la commune française et de sa population à nouer des accords de coopération avec la commune camerounaise de Doumaintang.

En 2003 ,Le Cameroun accuse un retard que nous devons combler par l’ouverture de ses collectivités locales aux actions de coopération décentralisée. En comparant le Cameroun avec les pays d’Afrique de l’Ouest, nous nous rendons compte que notre pays doit doubler ses efforts pour accroître les relations internationales de ses communes en nombre et en qualité. Il ne s’agit nullement de recommander à nos élus une course de vitesse sur le terrain de la coopération décentralisée, mais d’attirer leur attention sur les atouts et les avantages de cette forme de coopération de proximité pour le développement des ressources humaines, matérielles et financières de nos collectivités locales. Les Premières assises de la coopération décentralisée France/Cameroun offrent le cadre idéal pour le développement et l’accroissement des partenariats entre les organisations locales de ces deux pays. C’est aussi un moment unique de célébrer avec tous les élus locaux du Cameroun la qualité de l’amitié et des relations historiques qui unissent nos deux peuples.

La forte présence française à ces assises : de Monsieur le Ministre français Délégué à La Coopération, du Président de l’Association des Maires de France, du Délégué à l’action extérieure des collectivités locales de France, de Monsieur l’Ambassadeur de France au Cameroun, d’une vingtaine de Maires français, témoigne de l’importance de cette manifestation placée sous le haut patronage du Gouvernement camerounais à travers son Ministre d’Etat chargé de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Ces assises ont également été l’occasion de saluer tous les Maires du Cameroun présents qui ont montré l’intérêt qu’ils portaient à la coopération décentralisée avec la France par la qualité de leurs interventions en ateliers et des échanges amorcés avec les homologues de France.

Objectives
  • Réfléchir sur les dispositifs réglementaires en matière de coopération décentralisée au Cameroun et faire des propositions pour des textes de loi en préparation,

  • Echanger sur les expériences françaises et camerounaises en matière de coopération décentralisée

  • Constituer un réseau de coopération décentralisée entre les communes camerounaises et les communes françaises sur les thématiques

    forestières, littorales et de montagne.

L’Ambassadeur de France Mr VEZIANT à Gauche et Le Ministre français Délégué chargé de la Coopération à l’Ouverture des 1ères Assises de la coopération décentralisée France Cameroun

Thèmes abordés lors des assises
Jour 1
Thème 1 : contexte, objectifs et moyens de la coopération décentralisée

  • -  La coopération décentralisée eu Cameroun : contexte législatif et réglementaire, état des lieux (MINA TD)

  • -  L’Etat et l’action extérieure des collectivités locales françaises

  • -  L’Union Européenne et la coopération décentralisée

  • -  La politique de soutien à la coopération décentralisée menée par le FEICOM

  • -  Les collectivités locales françaises et la coopération décentralisée au Cameroun

    Thème 2 : présentation d’expériences par les maires

  • -  La coopération Nantes – Dschang

  • -  La coopération décentralisée menée par l’Ircod d’Alsace et le Cameroun

  • -  La coopération Belabo – Saint Georges de Didone

  • -  L’expérience de l’Association Française des Volontaires du Progrès au Burkina Faso

  • -  Les expériences des Mairies Françaises en Afrique (Cités Unies France)

  • -  Les actions menées par Mairie conseils Cameroun

Jour 2
Atelier
camerounais et français, bailleurs de fonds) animée par Mme Françoise Sellier du Ministère des Affaires Etrangères Français et rapporté par Monsieur Njong Donatus, Maire de KUMBO
Atelier 2 : la coopération décentralisée et le renforcement de la démocratie locale et du développement local (élus camerounais, élus français) animé par Monsieur Charles SALE, député-maire et Vice Président de l’Assemblée Nationale, rapporté par Monsieur Paul Noel dehaut de Sigy, Maire de Sigy, Directeur de l’Union des Maires de Seine et Marne
Atelier 3 : Services techniques et maitrise d’ouvrage dans une collectivité territoriale décentralisée française au Cameroun (techniciens des villes françaises et camerounaises, élus camerounais et français) animé par Monsieur Jean François PIN Comité Scientifique – CNFPT – Paris et rapporté par Monsieur Hamadou Sali, Maire de BOGO
Atelier 4 : développement et coopération entre communes de montagne, communes forestières et communes côtières (association nationale des élus de montagne de France, association des communes forestières de France, association des communes littorale de France, élus des régions montagneuses, littorales et forestières du Cameroun.
Atelier 5 : coopération décentralisée et coopération intercommunale animé par M.NERAUD, Maire de Dordives et rapporté par Monsieur MONGUI SOSSOMBA Janvier, maire de DIMAKO.
Résultats obtenus :
Au terme de ces assises, plusieurs préoccupations d’élus camerounais ont été portées à l’attention des pouvoirs publics nationaux pour vaincre les poids des bureaux, l’inertie des acteurs divers et légitimer les relations internationales des collectivités locales du Cameroun :

Ø La nécessité de réformer les services de L’Etat en charge de la coopération décentralisée et de créer une commission interministérielle (MINATD/MINREX) de la coopération décentralisée. Contrairement à la France où les actions de Coopération décentralisée sont coordonnées par le Ministère des Affaires étrangères, c’est le Ministère de l’administration territoriale (tutelle des collectivités locales) qui coordonne les actions de coopération décentralisée. Les imbrications des responsabilités du Ministère des Relations Extérieures et celui de l’administration territoriale sur l’action extérieure des collectivités locales imposent une réflexion en profondeur des pouvoirs publics camerounais sur ce thème. Il faudrait comme l’ont rappelé les élus Camerounais, plus de cohérence et plus de lucidité dans l’action extérieure des collectivités locales menée par l’Etat. Ainsi il a été proposé que les deux Ministères concernés réfléchissent aux outils juridiques et moyens techniques de coordination et de concertation sur l’action et la politique de l’Etat en matière de

1 : La coopération décentralisée et l’accès aux financements divers (officiels camerounais, maires

coopération décentralisée. Dans cette optique, les structures en charge de la coopération décentralisée en France ont invité les responsables camerounais des services centraux des deux Ministères entre mars et Avril 2004 pour s’imprégner du fonctionnement des structures françaises et rencontrer les différents acteurs impliqués sur les initiatives de la coopération décentralisée française. Il est prévu qu’à la suite de cette mission un certain nombre de recommandations qui tiennent compte des atouts et faiblesses de nos partenaires français, du contexte camerounais soient faites au Gouvernement Camerounais pour finaliser les textes de décentralisation en cours.

Ø L’Etat Camerounais doit se doter des moyens financiers pour soutenir des projets de coopération décentralisée.
Contrairement à leurs partenaires français, les collectivités locales Camerounaises ne disposent d’aucune aide financière pour mener leurs actions à l’international. Le seul appui consenti par le FEICOM est une avance sur Trésorerie qui doit être retranchée à la source du versement des centimes additionnels communaux. Il serait donc souhaitable d’explorer de nouveaux outils sous forme de subventions et non de prêts pour le financement de la coopération décentralisée :

  • -  Subventions pour la prise en charge des missions dont l’impact est bénéfique pour la commune. (par exemple signature des conventions)

  • -  Subventions pour cofinancer les projets de coopération décentralisée

  • -  Ligne budgétaire de coopération décentralisée au niveau des communes.

  • -  Soutien aux acteurs de la société civile qui accompagnent les programmes.

    Ø La coopération décentralisée ne doit pas endetter les communes Camerounaises.
    Une attention particulière doit être portée sur l’impact local des missions de nos maires à l’étranger. Ainsi, l’encadrement de L’Etat permettra d’apprécier les objectifs et les résultats attendus des missions d’élus camerounais compte tenu des implications financières sur le budget communal. Ceci permettra d’éviter des missions de complaisance et autres rencontres internationales qui n’ont aucun impact sur le développement de la commune.

Ø La coopération décentralisée n’est pas la panacée aux problèmes de développement des communes Camerounaises. Si la coopération décentralisée regorge des possibilités intéressantes qui peuvent être mobilisées par nos communes, elle ne saurait en aucun cas remplacer les ressources et potentialités locales dans le financement des projets. Le développement d’une collectivité locale résulte d’abord des efforts endogènes portés par un projet de territoire qui fédère les initiatives et les forces de toutes les composantes de la collectivité. La coopération décentralisée n’est pas une fin mais apparaît comme un moyen, un outil complémentaire dans la recherche des solutions posées par les problèmes du développement local.

Ø La coopération décentralisée n’est pas prioritairement un guichet de financement des projets. Les collectivités locales françaises ou européennes ne doivent pas être considérées comme des guichets ou des « Bailleurs de fonds ». Elles disposent très peu de ressources consacrées à la coopération décentralisée. Le Ministère des affaires étrangères dispose également des crédits très limités par rapport aux besoins et aux ambitions du rayonnement extérieur. Par contre l’expertise technique, le savoir faire, la technologie, les organisations de solidarité internationale, les entreprises peuvent être mobilisés par le partenaire français pour des projets de coopération avec les collectivités locales du Cameroun.

Ø La coopération décentralisée doit être perçue comme un espace de partenariats divers. Ainsi, Il est recommandé aux partenaires d’explorer des déploiements mixtes où les acteurs économiques (entreprises, Chambres de commerce) de la société civile (associations) et institutionnels (collectivités) sont tous mobilisés dans une plate-forme locale d’initiatives pour la coopération décentralisée.

  • Ø  Par ailleurs, les élus ont émis d’autres vœux sur l’organisation des prochaines assises : Il faudrait alterner d’un pays à l’autre l’organisation des assises de la coopération décentralisée entre la France et le Cameroun. « Après Yaoundé, la France » tel est le souhait émis par les élus et participants aux assises qui souhaitent que les secondes assises de la coopération décentralisée France / Cameroun aient lieu en France afin d’ouvrir une nouvelle page sur la pérennité des relations internationales des collectivités de nos deux pays.

  • Ø  Enfin, les Maires ont attiré l’attention des pouvoirs publics et des institutions liées aux collectivités locales sur la nécessité d’apporter leur appui et leur soutien à Mairie conseils Cameroun qui depuis trois années et bénévolement est responsable de près de 80% des partenariats de coopération décentralisée mis en place au Cameroun.